Les hôpitaux publics marseillais se trouvent à un tournant critique de leur histoire, étant confrontés à une dette colossale qui menace leur fonctionnement et leur capacité à fournir des soins de qualité. Dans un contexte où les besoins de santé de la population restent pressants, l’alerte lancée par les dirigeants de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille se fait entendre avec une intensité grandissante. Cette situation alarmante appelle à une réaction immédiate de l’État, afin de sauver un système de santé déjà fragilisé, confronté à des défis financiers sans précédent.
Les hôpitaux publics de Marseille, à travers l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), se retrouvent dans une situation financière alarmante. La direction de l’hôpital appelle à l’aide de l’État face à une dette historique qui entrave la capacité d’investir pour l’avenir, alors que les besoins en soins de santé ne cessent d’augmenter.
Un endettement croissant
Lors de la présentation de son bilan annuel, le directeur de l’AP-HM, François Crémieux, a alerté sur un «mur de la dette» qui menace le fonctionnement de l’établissement. En effet, cette dette a été cumulée au fil des années, atteignant des sommets inquiétants, notamment entre 2003 et 2015. Ce phénomène a conduit l’hôpital à enregistrer un endettement qui représente désormais environ 90 % de son budget, estimé à près d’un milliard d’euros.
Des conséquences alarmantes sur le fonctionnement
Le constat est particulièrement préoccupant. À la fin de l’année 2024, la dette de l’AP-HM est chiffrée à 840 millions d’euros, avec un déficit de 100 millions d’euros. Ce climat de crise a des conséquences immédiates sur la trésorerie de l’hôpital, qui peine à honorer ses engagements financiers envers ses fournisseurs. Par exemple, les délais de paiement s’élevaient à plus de 120 jours à la fin de l’année 2024, plaçant ainsi des entreprises locales en difficulté.
Une dépense qui se transforme en frein à l’innovation
François Crémieux a aussi souligné que cette dette historique signifie non seulement des charges élevées, mais également un frein à l’innovation et aux investissements nécessaires. Les augmentations des taux d’intérêt en 2023 n’ont fait qu’aggraver la situation financière de l’établissement, limitant sa capacité à réemprunter et à moderniser ses infrastructures.
Des besoins qui persistent
Dans le cadre d’un plan de modernisation ambitieux intitulé «Cap sur 2030», l’État et les collectivités territoriales ont déjà investi 680 millions d’euros pour rénover certaines installations sanitaires à Marseille. Cependant, François Crémieux a confirmé que des besoins subsistent, notamment dans les domaines de la cancérologie et de la pharmacie. Le manque de soutien pourrait compromettre ces projets vitaux pour la santé des habitants de Marseille.
Un appel à l’État pour un soutien financier
Face à cette situation critique, l’AP-HM lance un véritable appel au secours à l’État. La direction plaide pour une aide financière qui ne soit pas uniquement destinée à l’avenir, mais également pour réparer le passé. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a évoqué la nécessité de mettre en place «des mesures d’efficience» plutôt que de simplement accroître les dépenses. Cependant, les hôpitaux marseillais estiment que des solutions doivent être trouvées rapidement pour éviter un effondrement de l’hôpital public dans la deuxième ville de France.