Marseille, une ville marquée par la violence et le narcotrafic, se retrouve au cœur d’une controverse majeure après la publication d’un ouvrage qui dépeint les tueurs à gages opérant dans ses rues. Le parquet de Marseille a récemment confirmé l’ouverture d’une enquête par l’IGPN, la police des polices, concernant une éventuelle violation du secret de l’enquête. Ce développement fait suite à des plaintes et soulève des questions sur la protection des journalistes qui exposent les réalités d’un milieu criminel profondément ancré dans la société marseillaise.
Marseille : une enquête de l’IGPN déclenchée suite à la publication d’un ouvrage révélant les dessous des ‘tueurs à gages’
Un recent ouvrage mettant en lumière les pratiques des tueurs à gages à Marseille a suscité une réaction immédiate des autorités judiciaires. L’IGPN, la police des polices, a ouvert une enquête suite à la parution de ce livre, déclenchant des interrogations sur la protection des sources journalistiques et l’intégrité des enquêtes criminelles à Marseille. Cet article examine les implications de cette enquête ainsi que le contexte social et criminel marseillais.
Le livre et son contenu
Écrit par trois journalistes du Parisien, l’ouvrage, intitulé «Tueurs à gages. Enquête sur le nouveau phénomène des shooters», s’intéresse à la DZ Mafia, un des gangs de narcotrafiquants les plus notoires de Marseille. Publié le 9 octobre 2024, ce livre dissèque les mécanismes de ce réseau criminel, détaillant comment les réseaux sociaux sont exploités pour orchestrer des actes violents et recruter de jeunes exécutants.
Les répercussions sur l’enquête criminelle
La réaction ne s’est pas faite attendre : le parquet de Marseille a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire après avoir reçu des plaintes de citoyens. Cette enquête vise à déterminer si des violations du secret de l’enquête ont eu lieu. Les journalistes, quant à eux, ont exprimé leur inquiétude quant à cette inspection, soutenant que leur travail était d’une importance capitale pour informer le public sur des enjeux de sécurité et de justice.
L’IGPN au coeur du débat
Confier cette enquête à l’IGPN laisse entrevoir une volonté de garantir que les pratiques policières restent transparentes. Cependant, l’interrogation demeure : une enquête sur des journalistes qui informent le public pourrait-elle nuire à la liberté de la presse ? Les auteurs du livre insistent sur le fait que leur démarche s’inscrit dans un besoin d’éclaircir des faits préoccupants et contemporains.
Le contexte marseillais et l’escalade de la violence
Marseille est aujourd’hui au centre d’une escalade de la violence, marquée par un nombre alarmant de narchomicides. En 2023, la ville a enregistré un record avec 49 meurtres liés à des règlements de comptes, témoignant de l’intensification des conflits entre gangs, dont la DZ Mafia et un groupe rival, le gang Yoda. Ce climat d’insécurité s’accompagne d’une augmentation inquiétante de l’implication des jeunes dans des actes criminels, tels que le meurtre récent d’un chauffeur de VTC par un fils de 14 ans.
Défense des droits des journalistes
Dans leur communiqué, les journalistes dénoncent le fait que, alors que la justice semble manquer des ressources nécessaires pour lutter efficacement contre le narcotrafic, des moyens seraient mobilisés pour enquêter sur leur travail d’investigation. Ils rappellent que la protection des sources est un principe fondamental dans le domaine journalistique, essentiel à la liberté d’informer et de documenter.
Conclusion de l’affaire et perspectives
Les implications de cette affaire ne se limitent pas seulement à une enquête sur le livre. La tension entre l’exercice du journalisme d’investigation et les actions judiciaires visant à protéger l’intégrité des enquêtes criminelles soulève des questions cruciales sur la liberté de la presse et l’état de la justice à Marseille. Alors que l’IGPN procède à son enquête, le public reste attentif aux développements concernant à la fois les enjeux criminels et la responsabilité des médias dans leur rapport à l’information.
