L’université d’Aix-Marseille est actuellement en proie à une vigilance accrue concernant les publications en ligne de ses agents, dont plusieurs sont d’anciens proches du professeur Didier Raoult, une figure controversée dans le domaine des infections. Suite à des prises de position jugées problématiques, notamment sur des thématiques liées à la démarche scientifique, l’institution a décidé de saisir sa commission de déontologie. Cette situation met en lumière les enjeux éthiques liés à la communication scientifique et la responsabilité des chercheurs sur les réseaux sociaux.
À Marseille, l’université d’Aix-Marseille a récemment décidé de surveiller les publications en ligne de ses agents, en particulier en raison des prises de position controversées de certains anciens collaborateurs du Pr Didier Raoult. Cette mesure fait suite à des dénonciations concernant des comportements déviants sur les réseaux sociaux, y compris la diffusion de messages vaccinosceptiques et de théories du complot. L’établissement vient ainsi rappeler l’importance de la déontologie dans le milieu académique et scientifique, dans un contexte où la décision de certains agents peut avoir des répercussions sur la confiance du public dans la recherche.
Marseille : l’université sous surveillance
L’université d’Aix-Marseille a récemment convoqué sa commission de déontologie pour examiner les publications de ses agents sur les réseaux sociaux. Ce contrôle a été motivé par des dérives constatées, notamment chez d’anciens associés de Didier Raoult. Les anciens collaborateurs, dont certains entretiennent encore des liens avec l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, ont été pointés du doigt en raison de leur promotion de théories complotistes et leur scepticisme quant aux vaccins.
Les critiques sur les réseaux sociaux
Les publications problématiques sur X, anciennement Twitter, ont suscité de vives inquiétudes au sein de l’université. Parmi les impacts notables, une responsable des questions éthiques à l’université a relayé des articles associés à des mouvements antivaccins, tout en qualifiant de « pseudoscientifiques » ceux qui critiquent l’IHU. Cette dynamique met en lumière un climat d’angoisse au sujet de la dissemination d’informations erronées au sein des communautés scientifiques.
La désinformation sur les vaccins
Réputés pour leur influence, certains chercheurs associés à l’IHU continuent de diffuser des messages qui alimentent la désinformation. Leur portée est amplifiée par leur statut académique, ajoutant une dimension de gravité à leurs messages douteux, comme la minimisation des enjeux liés aux effets secondaires des vaccins contre la COVID-19 ou la promotion de traitements controversés, comme l’hydroxychloroquine. Ces actions soulèvent des questions sur l’intégrité académique et la responsabilité des chercheurs vis-à-vis du grand public.
Démarches pour restaurer la confiance
En réponse aux préoccupations soulevées, l’université prévoit d’introduire des formations pour sensibiliser ses agents au sujet de la communication en ligne. Ce plan d’action vise à favoriser une meilleure compréhension des implications de leurs publications et à renforcer la responsabilité éthique dans le cadre de leurs fonctions publiques. Ces initiatives visent à rétablir un climat de confiance entre l’université et le public, crucial pour l’avenir des recherches en cours.
Soupçons d’essais cliniques non autorisés
Au-delà de la surveillance des réseaux sociaux, l’université est également sous pression à cause de soupçons d’essais cliniques non autorisés liés à des recherches menées sous l’égide de Didier Raoult. Un rapport indépendant a mis en exergue que plusieurs études n’avaient pas été soumises aux comités de protection nécessaires. L’une des études incriminées est dirigée par Pierre-Édouard Fournier, qui a pris la succession de Raoult à l’IHU. Ces manquements éthiques soulèvent des préoccupations majeures concernant la déontologie des recherches menées à l’université.
Conséquences juridiques et responsabilité institutionnelle
Face à la gravité des accusations, l’université a affirmé avoir transmis les résultats de l’enquête aux autorités compétentes et saisi la justice pour que les anomalies soient traitées au niveau judiciaire. L’enquête menée par le parquet de Marseille illustre cette volonté de la part de l’université de se conformer à un cadre légal et éthique rigoureux, tout en préservant son intégrité institutionnelle.