Dans un contexte sanitaire alarmant, les morgues des hôpitaux marseillais se trouvent dans une situation critique, dépassées par un afflux de corps en raison de l’épidémie de grippe et d’autres facteurs. Faute de places suffisantes dans les chambres mortuaires, des solutions extrêmes sont mises en place, comme le recours à un camion frigorifique transformé temporairement en chambre froide. Cette réalité, à la fois choquante et révélatrice des dérives de notre système de santé, mérite une attention particulière afin de comprendre les enjeux sous-jacents à cette crise sans précédent.
Découverte macabre : les morgues des hôpitaux marseillais débordent et un camion frigorifique s’improvise en chambre froide
La situation sanitaire à Marseille a atteint un point critique avec une saturation alarmante des morgues des hôpitaux. Face à un afflux important de décès, notamment en raison d’une épidémie de grippe, les établissements de santé sont contraints d’improviser des solutions temporaires pour stocker les corps, allant jusqu’à faire appel à un camion frigorifique comme chambre froide.
Une saturation inédite des morgues
Les morgues de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) se retrouvent largement sous pression, n’ayant que 111 places disponibles entre l’hôpital de la Timone et l’hôpital Nord. Cette situation, aggravée par l’augmentation des décès dus à la grippe, pousse les syndicats à tirer la sonnette d’alarme. Selon les représentants du personnel, certaines dépouilles doivent être stockées dans des salles dépourvues de réfrigération adéquate, ce qui soulève de sérieuses préoccupations éthiques et sanitaires.
Réactions syndicales et préavis de grève
Le syndicat Force ouvrière a pris la décision de déposer un préavis de grève. Les conditions de travail et de stockage des corps sont jugées inacceptables. Les syndicalistes dénoncent également l’absence de solutions durables pour faire face à cette crise, alors que les épisodes de surcharge aux morgues deviennent chroniques, notamment lors de pics épidémiques comme celui que nous connaissons actuellement.
L’impact de l’épidémie de grippe
Le délégué syndical FO a indiqué que la situation actuelle est exacerbée par des épidémies répétées. « Nous avons commencé à alerter dès le printemps 2024 », déclare-t-il, précisant que la combinaison de facteurs comme des épidémies de grippe plus sévères et les conditions de chaleur de l’été précédent contribuent à la saturation actuelle. L’agence régionale de santé a confirmé une intensification de l’épidémie ces dernières semaines, dépassant les chiffres de pic des années précédentes.
Les conditions de stockage des corps
En dépit des affirmations des syndicats, certaines sources internes à l’AP-HM contestent la réalité de corps stockés dans des salles non réfrigérées. D’après ces sources, des corps seraient plutôt entreposés dans des sous-sols, mais encore une fois, ce manque de place révèle une détresse logistique préoccupante. La question de la dignité des défunts est cruciale et soulève un débat éthique sur la gestion des morgues dans de telles circonstances.
Des solutions d’urgence mises en place
Pour faire face à cette crise, un camion frigorifique a été déployé en guise de solution temporaire. Cette initiative vise à garantir un stockage approprié des dépouilles, en parallèle des chambres mortuaires déjà saturées. Des discussions sont en cours concernant l’achat d’un container frigorifié à proximité des chambres mortuaires, qui pourrait être utilisé lors de pics d’activité, ainsi que des travaux d’extension envisagés pour traiter ce problème de manière plus durable.
Suspension du préavis de grève
Suite à la mise en place de ces mesures, le syndicat FO a temporairement suspendu son préavis de grève. Cependant, le délégué syndical insiste sur le fait qu’une telle suspension n’est pas définitive et que des efforts doivent être réalisés pour garantir que les promesses concernant l’équipement et l’expansion des capacités de stockage soient pleinement tenues. La tension demeure palpable alors que les équipes continuent de faire face à une situation de saturation alarmante.