« À portée de regard, mais à distance : Patou, la chienne de 40 kilos, fait sa vie en solo dans un parc public depuis trois semaines »

À portée de regard, mais à distance

Dans le parc Pastré, un grand espace vert de Marseille, une chienne de race Patou, pesant près de 40 kilos, a décidé de vivre sa propre vie depuis plus de trois semaines. Malgré les efforts acharnés de ses propriétaires, elle reste insaisissable, errant librement dans cet immense jardin public. Ce récit poignant met en lumière la complexité de la relation entre un animal et son maître, tout en posant la question de la responsabilité collective envers les animaux errants.

La fugue de Titoune

La chienne, nommée Titoune, a fait parler d’elle depuis son évasion. À peine une semaine après son arrivée, elle décide de quitter le domicile de Michel et Sylvie. Les balades qu’elle a tant aimées dans le parc, avec ses vastes collines et la nature environnante, lui ont donné une envie irrépressible d’explorer. Sa curiosité bien qu’elle soit douce, lui a permis de chasser ses repères. Ce qui n’était au départ qu’une simple promenade s’est donc transformé en une quête de liberté.

Face à cette situation, les maîtres de Titoune sont désemparés. Ils multiplient les efforts pour retrouver leur compagnon. Chaque matin et chaque soir, Michel se rend au parc, à l’aube et au crépuscule, pour appeler sa chienne, espérant qu’elle revienne vers lui. Chaque fois il pose une gamelle, signe que sa présence est toujours là, attendant, observant. Titoune, bien que visible de loin, ne s approche pas. Dans les yeux de son propriétaire, on sent un mélange d’inquiétude et d’espoir, une lutte constante entre l’amour et l’incompréhension.

Les démarches entreprises

Les propriétaires ne se contentent pas d’appeler leur fidèle compagnon. En effet, ils ont contacté de nombreux services pour tenter de récupérer la chienne. La fourrière, la police municipale, les pompiers, même les vétérinaires, tous ont été alertés. Un processus qui, bien que nécessaire, débouche souvent sur des informations vagues ou des conseils sans issue. Les intervenants affirment que le chien est errant, mais ne montrent aucune solution concrète pour le secourir.

  • La police municipale n’intervient qu’en cas de danger.
  • La fourrière ne peut pas prendre en charge Titoune, ses cages étant plus adaptées aux petits animaux.
  • Les pompiers, eux, semblent incertains quant à la qualification de dangerosité de Titoune.

Chaque fois que Michel tente d’expliquer la situation, il se heurte à la bureaucratie. Daniel Franchi, président de chasse, souligne qu’il lui faut une autorisation officielle pour intervenir. Sans cela, il est coincé, dans l’impossibilité d’agir; un véritable casse-tête, où la vie d’un chien est prise dans les rouages d’une administration. Même les vétérinaires, conscients de la détresse de Titoune, n’ont pu faire que prescrire des calmants, dont l’effet sur la chienne reste inexistant.

Un apaisement difficile

Au fil des jours, la distance devient une autre réalité. Titoune, qui attend patiemment une aide, semble insensible à ses anciens repères. Ses maîtres, bien qu’inquiets, s’obstinent à lui porter de la nourriture, dans l’espoir qu’elle revienne en leur compagnie. Cependant, ce triangle de solitude et de défi se construit autour d’une connexion perdue, où l’affection ne suffit pas pour apaiser un cœur devenu sauvage.

Michel et Sylvie restent déterminés à reprendre contact avec elle. Il se remémore les moments d’affection passés avec Titoune. « Nous avons pris cet engagement pour le meilleur et pour le pire », insiste-t-il. Le regard de la société sur les animaux a évolué ces dernières années. Autrefois, les chiens étaient considérés comme des biens, aujourd’hui, ils sont perçus comme des « êtres vivants doués de sensibilité », avec des droits à protéger. Dans un cadre légal complexe, le statut de Titoune suscite des débats: errante ou possédée ?

Vers une solution

Anxieux mais pas résignés, le couple continue d’espérer. Selon les nouvelles informations, la mairie pourrait être amenée à revoir son approche, sanctionnant cette inertie qui flingue les chances d’une intervention. Une demande a été formulée pour que les marins-pompiers puissent évaluent la situation de Titoune. L’enlèvement de la chienne dépendra d’une autorisation officielle qui pourrait mettre en place les conditions nécessaires à l’intervention.

Le soutien de la communauté locale est également crucial. Un appel a été lancé pour rassembler les bonnes volontés afin de sensibiliser les autorités. « Si elle reste seule, cela pourrait avoir des conséquences, avertit Michel. Les écoles viennent travailler ici, et une rencontre malheureuse pourrait survenir. » Il sait que Titoune a besoin du calme, d’un environnement où elle pourra enfin retrouver son bonheur. L’affection qu’ils ont pour elle ne saurait se rallier à la peur qu’elle inspire à ce stade.

Un destin solitaire au cœur de Marseille

Patiemment observée, mais inaccessible, Titoune, la chienne Patou de 40 kilos, sillonne les vastes terres du parc Pastré en toute liberté. Depuis trois semaines, son monde s’est rétréci à cet immense espace vert, où son instinct l’a conduite loin du confort d’un foyer. Malgré les nombreux efforts de ses propriétaires pour la ramener à la maison, Titoune préfère la solitude des collines et la quiétude du parc.

Les interventions des autorités n’ayant pas abouti, cette situation soulève des questions sur la gestion des animaux errants et sur les responsabilités des différents acteurs impliqués. La quête de Titoune illustre les complexités juridiques entourant les animaux et met en lumière le défi de concilier le bien-être animal avec la sécurité publique. En attendant, cette chienne, que l’on pourrait croire sauvée, continue à écrire son propre récit dans un espace qui lui appartient, mais dont elle ne se laisse pas dominer.

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